En ce moment je me bâtis un petit établi pour avoir à disposition mes outils d’usinage n’importe quand.
Sur une structure acier, ne me manque plus que le plateau : j’ai opté pour un plan de travail de cuisine en hêtre massif qui me fera également une étagère dessous.
Annoncé à 49 kg par le magasin, scié en deux moitiés selon mes besoins, c’est tout à fait transportable sur le Bullitt. Une bonne petite balade accompagné de Raphaël.
Passant quelques jours à Vannes, je suis allé faire quelques photos à la chambre sur l’ile d’Arz, une des nombreuses iles du golfe du Morbihan.
La chambre photo grand format, c’est un appareil technique à la fois simple et complexe qui permet des clichés en haute définition — ma chambre produit des clichés de 20 par 25 cm ! — que l’appareil photo courant ne peut pas réaliser : contrôle de la géométrie, position et orientation du plan de netteté… La contrainte est le volume et la masse de ce matériel, soit dans mon cas un sac-à-dos 60 litres de 14 kg et un trépied de 4,3 kg !
Pour circuler aussi agréablement qu’efficacement sans plus se fatiguer qu’à pieds malgré la charge, rien de mieux qu’un vélo pliant. Il prend peu de place dans le bateau-bus et permet de se déplacer rapidement et silencieusement d’un point à un autre de l’ile sans gêner quiconque.
Notre barbecue fonctionnant au butane, il arrive toujours un jour où la bouteille doit être remplacée.
Qu’à cela ne tienne, c’est un prétexte de plus pour un petit tour de vélo, surtout par un beau dimanche comme aujourd’hui. Départ avec la vide, retour avec une pleine et c’est reparti pour les grillades !
Ça peut impressionner car ces bouteilles d’acier sont lourdes à porter à la main — surtout pleines, environ 23 kg —. Simplement posée sur le plateau du vélo, elle ne cause aucun souci : durant le trajet, elle tressaute un peu sur les pavés et irrégularités de voirie, mais reste parfaitement stable. Le centre de gravité assez bas du Bullitt fait qu’il n’y a aucun déséquilibre.
Et bien entendu devant l’échoppe de quartier, le biporteur étonne, intrigue et épate toujours la clientèle et les boutiquiers, qui en voient immédiatement le côté pratique, les possibilités de transport qu’il offre, et ont du mal à croire qu’il est dénué d’assistance électrique.
Voici le printemps, insufflant l’envie d’être dehors à pédaler, synthétiser la vitamine D comme les plantes la chlorophylle, et aimer !
Coucou, les rosiers fleurissent Coucou, les rameaux verdissent Coucou, voici le printemps Coucou, le beau soleil brille Coucou, et les yeux des filles Coucou, en font tout autant Que faites-vous, que faites-vous encore à sommeiller Éveillez-vous, éveillez-vous, le monde est transformé Coucou, ouvrez-moi bien vite Coucou, mon cœur vous invite Coucou, il faut nous aimer Cadillac Cadillac Coucou bonjour mon amour Cadilla dilla dilla Cadillac Cadillac Coucou, en font tout autant Que faites-vous, que faites-vous encore à sommeiller Éveillez-vous, éveillez-vous, le monde est transformé Coucou, ouvrez-moi bien vite Coucou, mon cœur vous invite Coucou, il faut nous aimer
Depuis 1940, la voix émoustillante de Josette Daydé et la guitare joyeuse de Django Reinhardt (avec le Quintette du Hot Club de France) célèbrent élégamment la simplicité de cet état d’esprit.
Enfin un jour d’hiver qui ressemble à un jour d’hiver !
Comme chantait Joe Dassin : Dans Paris à vélo, on dépasse les autos… Et plus encore aujourd’hui car fidèles à leur habitude, à la moindre précipitation les automobilistes ne savent plus (se) conduire et nous offrent le spectacle navrant de leur impuissance dans un chaos tout au ralenti, sans même pouvoir apprécier le plaisir enfantin que procurent ces blancs flocons.
Pendant ce temps, les gamins sortis d’école crient de joie en s’envoyant des boules de neige tandis que je file sans souci faire quelques achats dans le quartier, l’humeur joviale.
Pack de lait, d’eau et le reste des courses à l’abri dans la cabine… le Bullitt est parfait.
En passant le boucher me demande en rigolant si j’ai le chauffage, je lui répond « bien entendu, musculaire ! »
Mon vélo
Quand j’te vois j’me dis
Qu’t’es vraiment le plus beau
La rondeur de tes pneus, ton guidon,
Le cuir de ta selle,
Tes chromes d’argent
Me donnent le frisson
Mon vélo Pédalant dans la douceur Du p’tit matin Dans la sueur La graisse et le goudron Nos corps s’unissant Cherchent le plaisir Des sens interdits
Quand je sens gémir sous mon effort Ton dérailleur, se tendre ta chaine Je comprend soudain pourquoi J’n’ai pas Ach’té une motocyclette
Mon vélo Ma bécane ma bicyclette ma petite reine Si tu ne veux pas me faire de peine Viens donc t’balader Nous irons voir passer L’Tour de France
Sur l’air de Misty, le standard jazz d’Erroll Garner : Mon vélo, par TSF en 1987, dont j’écoute toujours les albums avec le plus grand plaisir.
Bonne année à tous ceux qui ont un ptit vélo dans la tête !
Je tiens Steve McCurry en haute estime pour son regard et son sens de la couleur (sublimée par l’intensité du fameux film Kodachrome dont il a utilisé un des — si ce n’est le — dernier rouleau produit par Kodak, en témoigne ce documentaire du National Geographic).
Son blog propose une bien belle série de photos sur le vélo, agrémentée de citations sur la grandeur et l’humanisme de ce moyen de locomotion, par exemple :
« Whenever I see an adult on a bicycle, I have hope for the human race. » H.G. Wells
Aujourd’hui c’est la récolte du miel des ruches sur notre toit
Deux amis apiculteurs amateurs s’occupent de deux ruches qui étaient sur le toit de la gare Saint-Lazare et allaient être détruites cet automne lors de travaux. Nous leur avons alors proposé de les installer sur la terrasse inutilisée de notre toit. En mauvaise forme à leur arrivée, il a fallu leur donner du sucre pour tenir l’hiver, et elles ont passé le printemps à se refaire une santé et augmenter leur population.
Ce matin ces amis sont venus effectuer une première récolte, et devaient rapporter les cadres de rayons de miel chez un autre ami apiculteur à Montrouge pour l’extraction. La récolte est petite, peut-être 6~8 kg de miel.
Pas très pratique, le métro, pour emporter la caisse de cadres. J’ai donc proposé de la transporter en Bullitt, ce qui m’a pris une demie heure, largement moins que les transports en commun.
Après des années d’abstinence, je me remets timidement au croquis, publiant une série au lien ténu avec le vélo : lors de mes déambulations en Bullitt, je m’arrête et m’installe sur le siège passager le temps d’une esquisse.
Le registre est plutôt paysager, urbain, architectural, mais pas que : du moment que ça retient mon regard…
J’utilise un carnet 14 x 21 cm de papier vergé ivoire et un stylo-plume Waterman en ébonite des années 20, dont la plume en or très flexible permet l’écriture en pleins et déliés habituelle à l’époque, et une belle modulation du trait en dessin. Je varie également de couleur d’encre.
C’est un exercice pour l’œil et la main, une remise en selle, les débuts sont laborieux mais j’espère retrouver de l’aisance et le plus important : le plaisir !
Après l’école et le parc, une fois rentrés à la maison, tout d’un coup Raph demande à ce qu’on remette les pédales de son vélo…
Ce petit vélo 14 pouces Decathlon orange qu’il trouvait trop lourd, je lui avais ôté pédalier, chaine et carter pour qu’il l’utilise comme une draisienne et s’habitue au poids de l’engin alors qu’il maitrise l’équilibre sur sa Puky depuis l’âge de deux ans et demi.
Je ne me suis bien sûr pas fait prier et ai aussitôt sorti les outils et les pièces. Quelques minutes plus tard, le petit gars enfourche la bécane et c’est parti !
Quelques minutes plus tard, nous enchainons un tour dans le quartier