Gates Carbon Drive : la transmission par courroie

La firme américaine Gates produit des courroies depuis longtemps équipant machines industrielles, agricoles, moteurs, voire motos (d’une marque américaine emblématique), et propose depuis quelques années une transmission à courroie pour vélo.

Gates Carbon Drive CDC

Cette courroie pour vélo Gates Carbon Drive, en polyuréthane armé de brins de carbone a une denture au pas de 11 mm, intermédiaire entre les deux standards industriels 8 et 14 mm : le pas de 8 mm a une denture pas assez profonde pour l’usage du vélo et risque de sauter plus facilement, tandis que le pas de 14 mm présente un rayon de courbure minimum trop important et aurait nécessité de trop grands pignons et plateaux pour obtenir les développements usuels des vélos ; un pas de 8 mm est alors apparu comme le bon compromis entre rayon de courbure et profondeur de denture.
Elle est également bien plus légère qu’une chaine.

Gates a produit une première gamme de transmission : CDC Mudport, puis une évolution avec la gamme CDX Centertrack, dotée d’une rainure centrale qui la rend plus rigoureuse quant à l’alignement des poulies, mais elle est mieux guidée, permet une tension plus faible, craint moins les débris dans les engrenages, est plus silencieuse, plus légère et moins chère.

Du point de vue utilisateur, les avantages sont :

  • Pas de lubrification, donc moins salissante
  • Facilité de nettoyage
  • Pas d’élongation contrairement à une chaine donc normalement pas de re-réglage
  • Très silencieuse
  • Durée de vie supérieure à une chaine (plus du double, ce site évoque une casse de courroie à 31 000 km)
  • Moins de risques de prendre un vêtement dans la courroie

Les inconvénients :

  • Chère

Les contraintes techniques

expliquent en partie la faible diffusion relative de cette transmission malgré ses indéniables qualités :

  • Le triangle arrière du cadre doit pouvoir s’ouvrir pour permettre le passage de la courroie car celle-ci ne peut s’ouvrir comme une chaine.
  • Le plateau et le pignon doivent être précisément alignés sinon au mieux la courroie sera bruyante et la transmission s’usera prématurément, au pire la courroie déraillera.
  • La courroie doit pouvoir être tendue, soit par des pattes arrières verticales coulissantes, soit par des pattes arrières horizontales, soit par un boitier de pédalier excentrique.
    Le défaut des pattes horizontales est que chaque dépose de la roue exigera de contrôler la tension de la courroie.
    Contrairement à une idée reçue, la tension n’a pas à être extrême, elle doit juste être suffisante pour éviter à la courroie de sauter. Gates fournit des outils pour la mesurer.
  • La rigidité du triangle arrière est déterminante pour la bonne tension de la courroie. Si le cadre n’est pas assez rigide, il sera difficile, voire impossible, d’obtenir la bonne tension, et on aura tendance à surtendre la courroie pour compenser, ce qui ne résoudra pas le problème, pourra augmenter le risque de saute ou de déraillement, enfin usera la transmission et les roulements prématurément.
  • Gates certifie les constructeurs après test de rigidité d’un cadre qu’ils auront fourni, et Rohloff, qui promeut cette transmission, ne fournit ses pignons pour courroie qu’aux fabricants certifiés ou aux particuliers ayant fait certifier leur vélo (il n’existe qu’un centre de test en Allemagne pour toute l’Europe !).
  • Les courroies existent en un certain nombre de longueurs et ne peuvent être ajustées comme une chaine au demi-maillon près, ce qui fait que le choix de développements possibles sera limité aux combinaison plateau / pignon / courroie compatibles avec l’écartement pédalier / moyeu arrière.
  • Pas de dérailleur externe, uniquement mono-vitesse ou moyeu à vitesses.

Pour approfondir :

Site Gates (en anglais), dont la page des ressources
Blog Gates présentant de nouveaux vélos utilisant une transmission à courroie
De beaux vélos à courroie sur Flickr