Antivols

Quelques mots sur ma « stratégie » antivol pour mon Bullitt

J’ai équipé les roues et la tige de selle d’écrous antivol en titane de la société française Vis-Antivandale, essentiellement parce que leur écrou M10 pour le moyeu Rohloff était d’un diamètre compatible avec les fixations de garde-boue du Bullitt, l’autre option plus onéreuse étant ceux de la société allemande réputée Pitlock mais dont l’écrou M10 est trop large et ne serait pas passé.
J’avais considéré un troisième fabricant de visserie antivol, anglais : Atomic22, de très beaux produits, mais vraiment très chers.

Le minimum de sécurité d’un vélo étant de l’attacher à un point fixe, j’ai opté pour une solution extrêmement pratique : l’antivol de cadre Axa Defender RL, qui se présente comme un « fer à cheval » à installer sous les haubans à cheval sur la roue, associé à une chaine-lasso d’1m40 qui permet d’entourer un point fixe assez large (lampadaire, grille, arbre…) et dont l’extrémité vient s’enficher dans l’antivol. La chaine est stockée dans une poche arrière de la cabine, au pied de la colonne de direction.

Lors du verrouillage, une anse finit de fermer le « fer à cheval », prenant la roue arrière et interdisant de la retirer sauf à défoncer le cadre et/ou la roue
La clé ne peut être retirée de l’antivol que lorsqu’il est en position fermée, ainsi on n’a pas à se préoccuper de savoir où elle est lorsqu’on part de la maison, et dehors, lorsqu’on a la clé avec soi, on sait que le vélo est sécurisé.

Les haubans du Bullitt étant bien plus larges que sur des vélos courants, les brides de fixations fournies avec l’antivol sont trop courtes, la solution a été des colliers de serrage acier de plomberie.

écrou antivandale Rohloff écrou antivandale avant collier de selle antivandale Axa Defender RL fixation Axa Defender RL fixation dessous

Le miracle existe : je l’ai rencontré

Un mois après avoir racheté un nouveau Bullitt, un soir je reçois un message privé de camarades du forum Vélotaf m’invitant à aller jeter un œil à une petite annonce suspecte pour un Bullitt…

Les biporteurs, en particulier les Bullitt, sont aussi rares que recherchés en occasion vu leur prix élevé en neuf. Sur ce forum, nombre de gens sont à l’affut et signalent les annonces pour ceux qui pourraient être intéressés.

Ce mercredi après-midi là, c’est un Bullitt rouge et noir qui est listé sur un site bien connu de petites-annonces qui intrigue car cette couleur n’est pas au catalogue, parmi d’autres détails inhabituels, et un prix anormalement bas, donc on se demande si ce ne serait pas mon Bullitt volé.

Il ne me faut que deux minutes pour identifier mon bien sur les photos de l’annonce, il a changé :

  • L’orange vif a laissé la place à un rouge Ferrari
  • Plus d’éclairage ni de garde-boue
  • Des pneus tout-chemin
  • Une selle et des poignées de guidon différentes
  • Panneaux latéraux de caisse et bâche manquants (le texte de l’annonce précise qu’il peut fournir les panneaux en option)

Mais certaines modifications de ma part sont toujours là et ôtent tout doute :

  • Moyeu-dynamo SON
  • Disque de frein avant Shimano XT 203 mm
  • Potence de guidon très courte (40 mm)
  • Cale-pied de VTT
  • Petits crochets sur le panneau relevé à l’avant du plateau

Le lendemain matin, je file au commissariat déposer un complément de plainte avec toutes les informations, hélas l’agent m’explique que la localité de la petite-annonce, en Seine-et-Marne à soixante kilomètres de Paris, est hors de leur juridiction et que faire parvenir le dossier au service compétent risque d’être trop long, ils m’invitent à me débrouiller.

J’ai également la bonne idée de contacter le vendeur pour lui proposer un rendez-vous le dimanche suivant, histoire de gagner du temps. Il accepte mais refuse de me recevoir chez lui, « craignant les arnaques sur internet » !

Tandis que cette histoire devient le feuilleton pour les camarades du forum que je tiens informés, Franck dont j’ai déjà parlé, m’apprend qu’il a un cousin policier et qu’il va lui demander de l’aide. Environ vingt-quatre heures après j’ai le téléphone de la gendarmerie compétente, que j’appelle illico. Le gendarme que j’ai au téléphone est très réactif et me donne son email pour que je lui envoie tout le dossier.

Le premier rendez-vous avec le vendeur est reporté au mercredi suivant à 17h pour cause de repas de famille, arrive enfin le jour tant attendu des retrouvailles : j’ai rendez-vous une heure avant avec le gendarme pour remplir les formalités nécessaires, puis il m’explique que je vais aller seul au rendez-vous qui a lieu dans la rue devant le domicile du vendeur, que les gendarmes me suivront en voiture et attendront dans la rue voisine, puis une fois le vélo formellement identifié, je dois leur envoyer un SMS pour qu’ils intervienent.

Ne connaissant pas le chemin, je fais en fait un détour qui me retarde, et les gendarmes arrivés avant moi, sans nouvelle de ma part, décident de faire un premier passage dans la rue du vendeur, qu’ils voient au bord du chemin avec le Bullitt. Lorsque j’arrive quelques instants après, ils ont déjà retourné le vélo et relèvent le numéro de série du cadre, qui correspond bien entendu.

Le vendeur ne pose pas de problème, explique qu’il a acheté ce vélo 600 € sans selle ni poignées et mal repeint en noir, sans se douter qu’il pouvait être volé (sic !) et qu’il a fait des frais : quelques composants bas de gamme de grande-surface et surtout peinture chez un carrossier. Je lui demande s’il a les autres équipements manquants, il répond affirmativement et va les chercher, accompagné par un gendarme qui de toute façon devait perquisitionner chez lui. Finalement il ne manque que la bâche, les poignées de guidon ergonomiques et la selle d’origine, et le circuit électrique d’éclairage dont certains câbles ont été sectionnés.

Le vélo est mis sous séquestre à la gendarmerie, le temps que le procureur accorde la restitution, et le vendeur est convoqué le lendemain à la gendarmerie, pour se voir poursuivi pour recel.

Une semaine après, tout est bien qui finit bien : je récupère mon vélo et me retrouve avec deux Bullitt au parking !

Épilogue : un an après, le receleur, sans emploi, a été condamné à des jours de travaux d’intérêt général, et quelques temps après j’ai revendu ce premier Bullitt Clockwork rebaptisé Stendhal à un kiné qui compte transporter sa table de massage dedans.

Bullitt Stendhal

Et puis encore un grand merci aux potes du forum Vélotaf sans qui tout ça ne serait pas arrivé. Pour reprendre la fameuse formule :
Les forums, on les aime aussi pour ça !

Ça c'est Palace !

Rohloff SpeedHub 500/14

Ce moyeu à vitesses intégrées de fabrication allemande et de grande qualité représente ce qui se fait de mieux en la matière, à un prix en conséquence… Rien que ça !

intérieur Rohloff

14 rapports régulièrement étagés fournissant une amplitude de développements de 526 % équivalente à celle d’une transmission de VTT 3×9 rapports.

Un peu plus lourd qu’une transmission complète classique de VTT mais pas tant que ça, à la louche +600g, sur un vélo-cargo c’est négligeable.

Le manuel (dispo sur le site en pdf) est remarquablement exhaustif sur tous les aspects techniques et matériels à envisager pour une installation réussie… Sa lecture attentive est un préalable à l’achat pour quiconque veut se monter un vélo sur mesure et éviter des erreurs dans le choix des composants associés au moyeu (jantes, rayons, chaines, pédaliers, cintres, câbles et gaines…). Cette page de documentation montre l’attention que Rohloff porte à ses clients, et tout le site est une mine d’informations, d’une grande transparence en comparaison de la concurrence.

Sans expérience de rayonnage et voulant être sûr que ce serait bien fait, j’ai fait rayonner le moyeu sur la jante par le revendeur. Les rayons sont des double rétreint (double butted en anglais) 2/1,8/2 mm sur la recommandation de Rohloff car — sur le même principe que la fable du chêne et du roseau — la souplesse du rayon obtenue au centre là où il est le plus fin, soulage ses extrémités là où il est le plus susceptible de casser, l’épaule et le filetage, on gagne ainsi en poids et en solidité.

Mon cadre disposant de pattes arrières pour dérailleur externe, j’ai choisi dans un premier temps d’utiliser le tendeur de chaine Rohloff, qui reste assez discret et qui simplifie complètement la question de tension de chaine vu qu’il n’y a rien à régler.

Enfin le choix de pédalier doit prendre en compte l’alignement du plateau avec le pignon. La ligne de chaine de 54 mm du moyeu correspond au 3e plateau d’un pédalier de VTT, ce qui offre un vaste choix de pédaliers. J’ai choisi un pédalier Shimano Deore LX, de bonne qualité, un peu cher sans être hors de prix.

Le moyeu existe dans plein de versions différentes, avec deux types de sortie de commande. J’ai opté pour la version TS DB 32 H à commande externe qui m’a paru plus simple à mettre en œuvre. Le boitier de couplage au moyeu de cette commande peut être monté selon plusieurs angles et dans une direction ou l’autre, j’ai choisi un positionnement qui m’a semblé être le moins encombrant et le plus rationnel, avec des câbles de commande qui rejoignent la durite de frein et le câble du feu arrière en un seul faisceau. Cependant l’orientation vers le haut de ce boitier présenterait un plus grand risque d’infiltration d’eau que tourné vers le bas. Pas de souci à constater après quelques milliers de kilomètres à l’année sous la météo parisienne.

Le moyeu requiert un ancrage au cadre, la solution la plus élégante à ce jour est le MonkeyBone, adaptateur pour l’étrier de frein à disque et point d’ancrage du moyeu. Cela a également nécessité le montage de la plaque d’axe Rohloff TS OEM2 (ref 8228) sur le moyeu.

À l’autre extrémité, les câbles sortent de la commande rotative perpendiculairement au cintre et la poignée peut être orientée autour du cintre. Il faut alors choisir le meilleur compromis pour que ces câbles ne gênent pas : trop vers l’arrière, ils buteront dans le genou ; trop en avant, dans le cas d’un vélo-cargo avec cabine, ils vont buter dans la cabine et gêner la rotation du cintre vers la gauche.
La poignée caoutchouc des anciens modèles manque de relief et devient glissante sous la pluie ou avec de gros gants, d’autant que selon le réglage de tension des câbles, elle va être plus ou moins dure à tourner. La version produite à partir de 2013 ou 2014 (?) comporte de plus grands reliefs et améliore un peu la préhension sans résoudre totalement le souci.

La tension des câbles se règle au moyen de deux vis en sortie de boitier de commande côté moyeu, et plus on tend, plus la commande va être précise et dure, et à l’inverse plus on détend et plus la poignée va avoir de jeu et de douceur, il faut trouver le compromis qui nous convient.

moyeu RohloffRohloff tendeur de chaine

Va-va-voom !

Comme devant une pinup, ce sont les mots qui me viennent à l’esprit face à ce qui vient de m’être livré !

cadre Bullitt brut 1cadre Bullitt brut 2 cadre Bullitt brut 4 cadre Bullitt brut 3 cadre Bullitt brut 6

Il était deux fois…

Sans espoir de retrouver mon vélo volé, j’ai réfléchi à son remplaçant quelques mois le temps de remplir ma tirelire.

Plutôt que partir sur un Bullitt complet et devoir changer un paquet de composants, avec mon goût pour le travail manuel et ma curiosité, je décide d’opter pour un kit cadre et des composants commandés sur des sites de VPC à monter moi-même, avec, tant qu’à se faire plaisir et à me consoler de la perte de mon premier Bullitt, une tendance assumée vers le haut de gamme !

Entre mon expérience, les conseils ou témoignages d’autres utilisateurs sur le forum vélotaf et l’évolution de mes envies, j’envisage de passer au moyeu à vitesses, et dans un second temps à la transmission par courroie, j’en parlerai dans un autre post.

Après étude de l’état de l’art, lecture d’à peu près tout ce qui se dit sur internet, je suis très tenté par le moyeu Rohloff, la Rolls des moyeux à vitesse.
Un essai chez le camarade Franck, vélotafeur et co-fondateur de l’association Paris Cargo Bike qui possède un Bullitt avec moyeu Alfine 11 et un Genesis Croix de Fer à moyeu Rohloff, finit de « rationaliser » mon envie.

Le Bullitt Clockwork n’étant plus orange vif et noir, mais d’un orange uni et plus clair, son remplaçant sera différent. Ça tombe bien, depuis quelques temps Larry vs Harry sort en petite série un cadre brut, non peint, raw dans le texte et il me plait beaucoup.

Le cadre et les options plancher/panneaux latéraux sont commandés auprès de Hans, qui l’expédie avant même que j’aie envoyé mon règlement !
Les autres composants sont commandés dans la foulée sur différents sites, le moyeu Rohloff sera monté sur la jante par le vendeur car, n’ayant jamais rayonné, je ne me sens pas de le faire et prendre le risque d’un travail mal fait avec un composant aussi essentiel que cher.
J’ai déjà l’éclairage sur moyeu-dynamo, le même que celui de mon premier Bullitt, qui provient de mon ex-VTT.

L’impression d’être un gamin qui fait sa commande au père Noël !

Et là c’est le drame !

Ce jour-là j’ai remarqué que l’écrou de serrage de ma roue avant est desserré, je décide donc en rentrant vers dix-neuf heures de garer mon vélo devant la maison plutôt que le ramener au parking.

Le temps de nous occuper du bébé, je ressort deux heures après, et là : plus de vélo !

Ô rage, ô désespoir, j’ai commis la bêtise de ne verrouiller que l’antivol de cadre sans l’accrocher à un point fixe, il a purement et simplement été emporté dans un véhicule comme un vulgaire scooter volé.

Après une nuit blanche je file porter plainte au commissariat, l’agent a au départ un discours décourageant jusqu’à ce qu’elle voit les photos du vélo et comprenne que cet objet qui lui est inconnu est facilement reconnaissable et qu’il a sans doute plus de chances d’être retrouvé qu’un autre plus lambda.

Ma plainte est enregistrée sans grand espoir, bien évidemment le vol n’est pas couvert par l’assurance de la maison, je n’ai plus qu’à faire tourner l’information autour de moi et sur le forum vélotaf, au cas où…