Vélo photographe

Non seulement il permet de transporter aisément les ~17 kg de mon équipement de photographie à la chambre grand-format 8×10 pouces, mais il peut également servir de marche-pied !

chambre 8x10 tout rentre

chambre 8x10 et marche-pied

Bullitt, la Ferrari du 21e siècle

Ferrari vs Bullitt

J’aime beaucoup cette photo de Mikael Colville-Andersen, le Danois derrière l’agence Copenhagenize qui analyse les politiques urbanistes et milite pour l’avènement d’une ville apaisée où la voiture laisse la place aux piétons et cyclistes, à la manière de Copenhague, la ville réputée la plus cyclamicale du monde ; je me suis juste permis d’appuyer typographiquement son idée…

Quelques données

Bullitt Clockwork

  • cadre alu et fourche chro-mo
  • cintre de VTT
  • transmission : Shimano Deore externe 3×9 rapports
  • freins à disque hydrauliques : Tektro, disques 160 mm
  • pneus : Schwalbe Marathon 47-406 à l’avant, 47-559 à l’arrière
  • plancher et panneaux latéraux en structure d’alu alvéolaire, bâche en toile épaisse caoutchoutée au verso
  • amortisseur de direction
  • garde-boue plastique
  • double béquille alu

Modifications ultérieures :

  • disque de frein avant remplacé par un disque 203 mm
  • éclairage alimenté par un moyeu-dynamo :
    moyeu SON 28
    phare avant SON Edelux
    feu arrière Busch & Müller Seculight Plus
    (rayonnage du moyeu sur la jante d’origine effectué par Rando Cycles)

À l’usage, défaut des tailles uniques : le vélo s’avère un peu trop grand pour moi et provoque des tendinites dans mon poignet droit, la solution :

  • une potence de 40 mm de long
  • des poignées ergonomiques en cuir

Essai au cours du temps de différents pneus en remplacement des Marathon trop lourds et glissants (deux chutes par perte d’adhérence à déplorer) :

  • Continental Sport Contact 28-406 et 32-559, dynamique et accrocheur mais un peu trop « tape-cul ».
  • Schwalbe Kojak 50-559 à l’arrière, un peu plus lourd mais bien plus confortable sans sacrifier au dynamisme, bonne accroche même sur sol humide et très roulant.

Ajout de cale-pied type VTT sur les pédales un peu glissantes avec des chaussures de ville.

salon des vins espace Champerret

Premières emplettes

Une de mes premières sorties, au salon des vignerons indépendants porte de Versailles

Retour jusqu’à Gambetta sans souci avec trois cartons de six bouteilles, une bouteilles offerte et un diable sur un trajet finissant par la côte du Père Lachaise, pas la plus raide de Paris mais un bon exercice, et bien entendu une bonne suée à l’arrivée en haut, mais quel plaisir !

retour du salon des vignerons porte de Versailles

Un tapis volant

Première sortie : descente tranquille et prudente jusqu’au bois de Vincennes et son « polygone cycliste » pour dompter le bestiau

Il se conduit comme un vélo normal, à la nuance près que sa longueur amplifie les corrections de trajectoire qui doivent être plus précises sous peine de louvoyer fortement.
Le décalage entre la roue avant loin devant et le cintre modifie également notre perception par rapport aux habitudes du vélo normal et on a tendance à tourner trop tôt ou trop serré dans les virages, il faut réapprendre à sentir la correspondance entre la rotation du guidon et son effet sur la trajectoire.
Néanmoins après une heure de balade à accélérer, freiner, relancer, zigzaguer, rouler droit, faire de grandes ou petites courbes, des manœuvres, je me sens à l’aise ; au bout de deux heures c’est comme si je l’avais pratiqué toute ma vie ! Depuis tout baigne…

L’amortisseur de direction procure une aide à la conduite bienvenue pour limiter le louvoiement et la perte de contrôle lors de cahots, au début je l’ai réglé assez fort, puis avec le temps j’ai diminué son effet, et au bout de plusieurs mois il était à son réglage minimal.

À vide, l’avant rebondit facilement sur les cahots et fait craindre une perte d’adhérence à l’avant, on sent que c’est quand même fait pour être chargé ! De fait le vélo est assez rigide, mais plus on le charge, plus il s’assouplit, et entre l’inertie due à la masse en mouvement et le centre de gravité bas, il donne la sensation pas désagréable d’être sur un tapis volant…

À noter un effet particulier du vélo-cargo avec amortissement après une longue période d’utilisation, lorsqu’on reprend un vélo normal, on n’arrive plus à tenir son guidon, comme si on avait perdu toute force dans les bras, on se retrouve complètement fébrile pendant une ou deux centaines de mètres avant que ça revienne.
J’ai fini par retirer l’amortisseur de direction et tout va pour le mieux, y compris lorsque je reprends un autre vélo.

bureau

It’s alive !

Le carton est ouvert, tout est là, bien rangé, attaché et protégé, le montage peut commencer…

le gros carton ouvert

En guise de mode d’emploi, trois vidéos pas-à-pas et loufoques avec Hans, le designer du Bullitt :

http://www.youtube.com/watch?v=x1MwkFy_Ftg

http://www.youtube.com/watch?v=kPMiVxOMHFw

http://www.youtube.com/watch?v=hAeeijR8HxY

Et voilà !

It's alive !
phare avant et moyeu dynamo
direction et antivol
garde-boue avec feu arrière

L’essayer c’est l’adopter

Un premier essai chez Jérôme G. Demuth à Ivry, coursier émérite et premier distributeur français historique du Bullitt, confirme mon enthousiasme, et voilà la commande passée d’un Bullitt Clockwork, en belle livrée orange vif et noire, assez chic, avec quelques options.

Le suivi en ligne du colis maintient un suspense insoutenable avec des rebondissements haletants : parti de Copenhague le 16 novembre, via Bruxelles, signalé le 21 à… Milan ! Deux jours plus tard il fait une apparition fugace à Linz en Autriche !! Puis est notifié une tentative de livraison à Lyon !!! Enfin le 24 on sonne à ma porte :

un gros carton dans l'entrée

Il était une fois…

C’est l’histoire d’un type qui fait du vélo depuis tout petit, qui circule dans Paris depuis 2001, et qui avait dans un coin de sa tête une vieille envie de triporteur, comme ça, pour le plaisir, pour trimbaler tout et n’importe quoi, pour ne pas faire comme tout le monde, pour se prendre pour Darry Cowl, bref pour des raisons… peu raisonnables !

Quelques soirées de recherche assidue sur internet plus tard, je découvre le biporteur, qui ravit ma préférence sans le moindre doute.
En effet le triporteur a les désavantages du vélo sans les avantages car sa largeur l’empêche de se faufiler dans la circulation dense ou d’emprunter certaines pistes cyclables. Il est également lourd, lent et présente un certain risque de se renverser dans les virages pris pas assez lentement, du fait qu’il ne peut se pencher (à moins de soulever la roue extérieure et faire l’acrobate, ce qui n’est pas évident selon le modèle et son chargement).
Le biporteur, lui, n’est pas plus large qu’un vélo classique puisque c’est généralement son guidon qui est la partie la plus large, il est d’une masse raisonnable pas handicapante, il peut se pencher dans les virages comme n’importe quel autre vélo et conserve une capacité de chargement appréciable.

Arriva le coup de foudre : le modèle alors favori des coursiers, plus léger que ses concurrents grâce à son cadre en aluminium, doté d’une plate-forme nue équipable à l’envi, avec un design et une position de conduite plus sportive que « bon père de famille », proposé dans plein de couleurs sympathiques, conçu à Copenhague la capitale mondiale du bon vivre à vélo, nommé d’après un film mythique, il s’agit du Bullitt.

dessin technique Bullitt