Go west ! jeudi

Avant dernière étape, je démarre un peu tôt
pour 124 km jusqu’à Rouen

Le temps est au beau fixe, la température encore agréable promet de la chaleur cet après-midi, c’est parti pour de la campagne plus ou moins le long de la Seine qui est dotée par endroits de bacs gratuits pour traverser. Encore quelques côtes mais l’ensemble du trajet est relativement plat et plutôt bucolique.

Passant par Jumièges, je découvre avec stupéfaction les impressionnantes ruines de l’ancienne abbaye, cises dans un superbe parc. Cette visite est indispensable, le lieu est fantastique ! J’en profite pour remplir mes gourdes d’eau fraiche.

Enfin je parviens au port très industriel de Rouen, au milieu des semi-remorques. Non loin du centre-ville, je décide de consulter Google sur les campings : hélas Rouen est une grande ville, le plus proche est à Igoville, à 14 km !

Vu l’heure de fin d’après-midi, la chaleur et mon état de fatigue, j’y vais sans passer par la case Rouen centre.

Loi de l’emmerdement maximum : j’en profite pour crever une seconde fois de l’avant en plein tronçon à 80 km/h. Crevaison lente, je regonfle et poursuit un peu, m’arrêtant parfois pour pomper, jusqu’à ce que la crevaison devienne de moins en moins lente. Enfin une petite rue calme me permet de me poser pour réparer.
Je suis épuisé, affamé, stressé, il y a une dernière bonne côte à grimper puis ça redescend, je finis par arriver à ce camping : fermé !

Le suivant est un peu plus loin à Pont de l’Arche, je fais appel à mes dernières forces et une pâte de fruit, j’y arrive enfin vers 19h après 141 km.
L’accueil est très sympathique, je discute avec l’employé épaté par mon cargo, il me raconte qu’une Allemande était là la veille avec sa caravane, son chat et ses lapins ; le monde est petit ! (cf Go West ! dimanche)
Je papote avec d’autres sympathiques voyageurs à vélo ou moto, puis après installation et une bonne douche bien méritée, je file diner en ville à quelques centaines de mètres puis au dodo. Bercé par la flute de Jean-Pierre Rampal je sombre rapidement.

Demain ce sera visite du village médiéval (rapide vu sa petitesse) et surtout repos pour le dernier trajet du retour à Paris avec une température qui s’annonce élevée sans être caniculaire.

Vous pouvez suivre le parcours sur Strava

Go west ! mercredi

Le programme de ce jour : 82 km de côte — dans tous les sens du terme ! — pour rejoindre Honfleur

Un des avantages du vélo-cargo, c’est qu’on peut y faire sécher son linge.

Les villages de cette côte d’Albâtre, Yport, Étretat… sont tous enchâssés entre de hautes falaises, je passe donc la moitié du trajet à grimper péniblement de parfois bien longues côtes, là où n’excelle pas un vélo-cargo, et fort heureusement à en descendre d’autres à fond les ballons ! Toujours avec ce vent de face bien entendu mais avec un ciel qui s’éclaircit d’heure en heure…

Aux alentours d’Étretat on ne s’attend pas à trouver des marquages au sol cycliste sur la départementale, on se croirait alors sur une grande piste cyclable !
Après une bonne grimpette très raide, je parviens à la corniche avant Étretat d’où s’offre une vue magnifique. Dans ce voyage, chaque effort est récompensé !

La trace cyclotouristique que j’avais téléchargée m’a entrainé dans un chemin forestier boueux plein d’orties où j’ai du pousser mon vélo quelques centaines de mètres car mes pneus n’avaient plus aucune adhérence sur le sol visqueux.
Heureusement le paysage est splendide et en vaut la peine, notamment au phare d’Antifer qui offre une vue sur la magnifique et vertigineuse falaise face au vent.

Enfin la topographie se calme jusqu’au port du Havre dans lequel je ne suis plus qu’un Lilliputien au milieu des grues géantes, des porte-conteneurs et des semi-remorques omniprésents.

En m’éloignant je croise le long de l’estuaire une famille de cygnes avant de découvrir ma dernière épreuve du jour : le pont de Normandie !
Oui il est bien cyclable — et gratuit pour les cycles et piétons ! —, mais la piste est bien étroite, genre un mètre de large avec les camions qui doublent sans faire d’écart et le vent perpendiculaire venant du large, il faut être un peu sûr de soi pour attaquer son ascension.
En haut la vue est bien dégagée sur la Seine, puis c’est la redescente à plus de 50 km/h !

Enfin Honfleur, joyau de ville ancienne ultra-touristique, a le bon goût d’avoir un camping peu éloigné du centre.

Aux zélotes de la statistique, ça se passe sur Strava