Mes vélos sont signés

Après avoir vu de belles réalisations de macarons de vélo (headbadges en anglais), j’ai eu envie d’en avoir sur mes deux vélos, et qu’il représente mon logo professionnel tant qu’à faire.

J’avais bien vu des tutoriels de gravure chimique, mais ça me disait moyen de me lancer dans de telles techniques, le résultat ne me plaisait pas beaucoup.
En continuant à chercher, je suis tombé sur des forums de modélisme ferroviaire montrant les projets d’amateurs, friands de photo-découpe pour réaliser carrosseries comme infrastructures métalliques, grilles, pylônes… Et j’y ai surtout découvert un prestataire de photo-gravure / photo-découpe en République Tchèque abordable et rapide.

Étant graphiste, la préparation du fichier vectoriel de gravure en pdf n’a pas posé de difficulté sur Illustrator, et le vendeur m’a confirmé la faisabilité avant de lancer la réalisation. J’ai reçu après une semaine ma feuille découpée — on règle sa commande à la réception du résultat ! —, je n’ai eu plus qu’à dégraper les éléments, poncer les résidus des joints, courber ceux qui en avaient besoin en les appuyant sur un tube, et les coller sur les vélos à la super-glue.

Je suis en train de me préparer une version photo-découpée du logo Larry vs Harry pour mon Bullitt…

Le résultat est superbe, à la fois élégant et discret :

le jeanbaPliant 2.0 - vue du logo

jeanba logo sur l'avant du Bullitt

jeanba logo sur le tube de selle du Bullitt

Le pliant 2.0

M’être fait voler mon premier Bullitt a donné ceci.
Aussi, m’être fait voler mon pliant m’amène tout naturellement à mon nouveau pliant, encore plus beau !

Cette fois, j’ai trouvé un kit cadre en carbone fabriqué en Chine par Baolija, qu’on retrouve commercialisé par plusieurs marques généralement haut de gamme, dont ce Lios Nano « anglais » et ce Bizobike Carbon N7 « belge »…

jeanbaPliant2 - la porte chinoise

Les composants de mon précédent pliant étaient très satisfaisants et ma philosophie quant à ce type de vélo n’ayant pas changé, j’ai repris pour la plupart quasiment les mêmes :

Roues 20 pouces assemblées par Gingko :

  • Jantes Kinlin Nb-R 406, 32 trous
  • Rayons Sapim Laser
  • Pneus Durano 28-406 souples et chambres à air Schwalbe
  • À l’avant : moyeu-dynamo Shutter Precision SD-8
  • À l’arrière : moyeu SRAM Automatix version à disque anodisé noir, avec un pignon Gates CDC 20 dents
  • Disques de frein Magura Storm SL
  • Roues sécurisées par des écrous Anti-Vandale

Transmission à courroie Gates :

  • Boitier de pédalier excentrique Trickstuff Exzentriker
  • Pédalier Shimano Alfine
  • Plateau Gates CDC 60 dents
  • Boulons de plateau Carbocage
  • Courroie Gates CDC 113 dents
  • Pédales amovibles Wellgo QRD2 M111

Direction :

  • Colonne de direction à taille fixe de 31,5 cm
  • Cintre BLB Rainbow bar 44 cm
  • Poignées ergonomiques gainées cuir Ergon GP1

Assise :

  • Tige de selle alu KCNC Lite Wing 550 x 33,9 mm
  • Selle Berthoud Galibier

Éclairage :

  • SON Edelux à l’avant
  • Busch & Müller Seculite Plus à l’arrière

Pour finir :

  • Garde-boue alu anodisés Contec
  • Support Klickfix pour mon panier Rixen Kaul à l’avant du guidon
  • Compteur Sigma monté sur une platine faite maison
  • La touche finale : mon logo en maillechort photo-découpé collé à l’avant du cadre

L’ensemble pèse environ 9,3 kg, ce qui est très léger pour un vélo pliant !

Ce vélo est très dynamique, fringuant serait-on tenté de dire.
On pourrait reprocher à la transmission 2 vitesses de plafonner alors que la légèreté du vélo invite à aller toujours plus vite. C’est un choix qui reste bien adapté à la ville et aux petits déplacements, même si finalement je tiens une moyenne plus élevé avec le Bullitt quatre fois plus lourd !Et puis ce qui donne du plaisir et des sensations à le piloter, comme avec n’importe quel véhicule, ce n’est pas la vitesse de pointe mais l’accélération, et là on est servi !

le jeanbaPliant 2.0

Quelques réflexions techniques :

Le fabricant du cadre m’avait proposé de le peindre à la couleur que je voulais, mais au lieu du violet bordeaux chic RAL 4004 commandé, j’ai reçu un cadre et une fourche fuchsia foncé bien kitsch RAL 4006 ! Donc un conseil : en dehors de teintes basiques type blanc ou noir, il vaut mieux sous-traiter près de chez soi avec un moyen de contrôler le travail, d’autant qu’il est très laborieux et pénible d’obtenir des réponses claires et précises à des questions techniques avec ces Chinois.

Le cadre a enfin été repeint à la bonne teinte par ABdécoMétal, et je les en remercie !

Les passages internes de gaine ne sont que des trous dans le cadre, sans tube guide, et ça pose un souci au niveau du tube de selle car les câbles ou durites se retrouvent en plein milieu du passage !
Il m’a fallu les plaquer dans des renfoncements des flancs du tube horizontal à l’aide d’adhésif solide en alu pour chaudière.

Les trous taraudés sur la fourche pour le montage de l’étrier de frein sont peu profonds et requièrent des vis plus courte que la normale, il faut faire attention à cela et ne pas forcer au serrage si on est au fond sous peine d’endommager les pas de vis.

Le cintre carbone fourni fait 64 cm de large, c’est bien trop pour un pliant, et trop droit pour mon poignet sujet aux tendinites.
Le cintre courbé BLB plus étroit avec les poignées ergonomiques épargne mes articulations tout en me permettant de me faufiler encore mieux dans la circulation.

La tige de selle en carbone fournie est une idée encore plus mauvaise !
Autant sur un vélo non pliant c’est généralement très bien, autant sur un pliant qui va être souvent plié et déplié, dont la tige de selle va tout aussi souvent être serrée, desserrée, montée et descendue, et va dont très travailler, ce n’est vraiment pas le bon matériau. D’autant plus qu’étant parfaitement lisse, elle demande un serrage plutôt fort pour ne pas descendre pendant qu’on est assis dessus. Résultat : la tige s’est rapidement et sévèrement rayée, et en quelques semaines d’utilisation a commencé à montrer des signes superficiels de délamination à un endroit au niveau du serrage.
Dernier défaut : elle n’est pas graduée, ce qui rend plus laborieuse la remontée de la selle à la bonne hauteur.
La tige KCNC qui la remplace est très bien réalisée, légère et solide, couverte de fines rainures horizontales qui font qu’elle agrippe bien dans le tube de selle et ne nécessite pas un serrage trop élevé, et est gradué à l’arrière pour aisément retrouver la bonne hauteur.
KCNC gagnerait en élégance à se passer de l’horrible gros marquage du nom du produit sur la longueur !

La selle en cuir Berthoud est de la plus haute qualité, entièrement démontable donc n’importe quelle pièce peut être changée, mais elle est particulièrement dure et demandera pas mal de temps avant de devenir un peu confortable. Ce n’est pas insurmontable pour les petites sorties que je fais avec, mais je doute pour l’instant de pouvoir rouler plusieurs heures dessus.

Le moyeu Automatix a subi la même modification que mon précédent, cette fois le changement de rapport se fait à plus de 20 km/h.
La seconde vitesse passe toujours aussi souplement, par contre, comme avec le précédent, il arrive régulièrement que le moyeu n’embraye pas bien la première vitesse au démarrage, produisant un ou plusieurs claquements secs sonores ni agréables ni rassurants.
C’est une évidence, et pour avoir les deux, ce moyeu rustique n’est en rien comparable au distingué Rohloff. Néanmoins, pour l’usage que j’en ai, ce moyeu remplit bien sa mission de simplicité et dynamisme.

Les nouvelles pédales démontables Wellgo comportent une bague caoutchoutée de verrouillage du mécanisme, elle est un peu difficile à faire coulisser sur le cylindre du mécanisme et rend le démontage un peu laborieux, mais ça reste une amélioration du précédent système car on peut l’actionner quelle que soit l’orientation de la manivelle.

Les garde-boue étant prévus pour des roues de 700, l’adaptation a nécessité de les raccourcir, recourber, replacer et riveter certaines fixations de tringles, en veillant à la position des tringles de manière à empêcher que les garde-boue ne vibrent comme sur mon précédent pliant.
J’ai également du fabriquer des pattes de fixation montées sur les axes de roues car le cadre est dénué d’œillet pour fixer les tringles.

Le support du feu arrière est constitué d’une équerre en acier un peu déformée et fixée avec une des vis de l’étrier de frein.

Des détails restent à peaufiner, une plus belle visserie et des vis de la bonne longueur partout par exemple, les pièces alu faites maison gagneraient à être anodisées noires car la peinture ne tient pas bien…

Enfin je réfléchis à l’achat d’un antivol : le gros et lourd Abus uGrip 501 n’ayant pas pu empêcher le vol de mon premier pliant, son ergonomie étant finalement pas terrible et son poids alourdissant bien le vélo, quitte à faire dans le léger pour ce vélo encore plus léger, ce sera peut-être un TiGr Mini

le jeanbaPliant 2.0 - vue du logo

Éclairage avant : Schmidt Edelux vs Edelux II

Mise à jour de l’éclairage de mon Bullitt, le jeu en vaut-il la chandelle ?

Mon Bullitt est équipé d’un phare avant Schmidt Edelux, un produit allemand de grande qualité intégrant l’électronique et le réflecteur à LED IQ-Tec de Busch und Müller d’une puissance d’éclairage maximale de 80 lux, refroidi par un boitier en aluminium massif usiné, étanche, avec un verre en véritable verre, bref un des meilleurs phares du marché à sa sortie et pendant plusieurs années, avec un prix à l’avenant.

L’unique commande du phare a trois positions : éteint – allumé – allumage automatique (selon une cellule photosensible). Le mien est réglé allumé en permanence, ainsi il améliore ma visibilité même en plein jour (comme le font les motards), et cela depuis mon premier Bullitt en 2011.

Il est alimenté par un moyeu-dynamo SON 28 du même fabricant, également un des produits les plus réputés du marchés.

La technologie évoluant, une nouvelle version de ce phare existe depuis 2014 : l’Edelux II, équipée du dernier système IQ-Tec Premium de Busch und Müller, qui annonce essentiellement une puissance 30% supérieure et un faisceau deux fois plus large. Le fonctionnement est identique.

La première version était proposée avec un câble de 60 ou 140 cm, la nouvelle version propose également un câble de 36 cm, idéale pour les vélos équipés de roues de diamètre inférieur ou égal à 20 pouces. Il est d’ailleurs étonnant et significatif que le sachet d’accessoires de fixation fourni soit estampillé Brompton et la patte de fixation fournie soit adaptée à la morphologie de ce vélo pliant qui laisse peu de place entre le garde-boue et l’éventuel bagage avant.

Je viens d’acquérir ce nouveau phare, avec le câble de 36 cm, et me suis amusé à le comparer avec mon ancien, de manière très pifométrique dans le préau de mon parking non éclairé, pédalant sur le Bullitt et déclenchant l’appareil photo à la main ! L’appareil était réglé en manuel pour avoir une exposition fixe non influencée par l’éclairage.

Bien que les photos ne soient pas prises exactement du même endroit avec les phares ne pointant pas exactement dans la même direction et pas exactement orientés selon le même angle vertical, ça donne tout de même une bonne idée de la différence entre eux : le premier a un faisceau puissant mais très concentré en un rectangle, le second présente toujours ce rectangle, mais le noie dans une zone de lumière beaucoup plus large qui donne effectivement une meilleure visibilité de l’environnement proche.
Un sacré progrès !

Faisceau Edelux
Edelux I

Faisceau Edelux II
Edelux II

Bilan de l’opération : le nouveau phare reste sur le Bullitt, et le vieux ira sur mon prochain vélo !

Un porte-bagage amovible

Lorsque je transporte quelqu’un dans le Bullitt, il ne reste pas toujours de la place pour des sacs.

Bien sûr j’aurais pu installer un simple porte-bagage sur la roue arrière, avec même la possibilité d’y accrocher des sacoches, mais ça casse un peu l’esthétique pour une utilité très ponctuelle…

J’ai alors découvert que le fabricant anglais de bagages haut de gamme pour vélo Carradice proposait le Classic rack, un porte-bagage amovible qui s’accroche aux anneaux de sacoche à l’arrière des selles Brooks et se maintient à la tige de selle par une sangle.

carradice Classic Rack

Quand il n’est pas utilisé, il est planqué dans la cabine du Bullitt, attaché avec ma pompe à pied par un antivol.

Je dis ! Assez élégant, n’est-il pas ?

Carradice Classic Rack devant

Carradice Classic Rack derrière

À l’opposé du Bullitt : un vélo pliant

Voilà l’été, j’aperçois le soleil
Les nuages filent et le ciel s’éclaircit
Et dans ma tête qui bourdonnent,
Les abeilles !
J’entends rugir les plaisirs de la vie

Ça faisait longtemps que me taraudait l’envie d’un second vélo en plus du Bullitt pour me trimbaler aisément lorsque je n’ai rien à trimbaler, j’ai fini par arrêter un « cahier des charges » :
  • Pliant à roues de 20 pouces
  • Freins à disque
  • Moyeu SRAM Automatix à deux vitesses, automatiques donc
  • Transmission par courroie Gates Carbon Drive
  • Réutilisation de l’éclairage sur moyeu dynamo SON + Busch & Müller d’un ancien vélo

Les vélos pliants à cadre « mono-poutre » comme les Dahon Mu se prêtent bien à la transmission par courroie puisqu’ils sont dénués de triangle arrière, pas de modification à prévoir, et les gros tubes d’alu qui les composent sont assez rigides pour cette transmission.

Le choix du moyeu automatique est un peu à l’opposé du Rohloff de mon Bullitt mais cohérent avec ce projet de vélo urbain léger et simplissime.

La base de départ est une chinoiserie, le Hachiko HA-08 (la version « haut de gamme ») que je me suis faite rapporter de Singapour par des amis.
Les 11,5 kg annoncés sont bien sûr une vue de l’esprit, il en faisait bien 2 kg de plus !

Au menu, quasiment tout à changer hormis le cadre, la fourche et la direction : les roues sont affreusement lourdes, les freins inefficaces, la tige de selle descend toute seule quel que soit le serrage, la transmission n’est pas à courroie, les garde-boue sont symboliques, les pédales branlantes…

Les nouvelles roues :

Rayonnées moi-même

  • Jantes Kinlin Nb-R 406
  • Rayons Sapim Laser noirs
  • Pneus Kojak et chambres à air Schwalbe
  • À l’avant : moyeu-dynamo SON 20R
  • À l’arrière : moyeu SRAM Automatix version à disque anodisé noir, avec un pignon Gates CDC 20 dents
  • Roues sécurisées par des écrous Anti-Vandale

Malgré ces moyeux de respectivement 390 et 890 g, j’ai quand même gagné 1,2 kg sur la paire de roues d’origine !

Les nouveaux freins sont des Magura MT2 avec gaines blanches, même marque que ceux de mon Bullitt pour une maintenance simplifiée.
Et puis ça freine bien.

La transmission par courroie :

  • Boitier de pédalier à axe carré remplacé par un excentrique Trickstuff (les pattes arrières sont pour dérailleur)
  • Pédalier remplacé par l’Alfine mono-plateau acheté pour le Bullitt mais qui ne convenait pas à la ligne de chaine du Rohloff. J’ai ajouté 1,5 mm de rondelles au niveau du boitier de pédalier, et 0,5 mm de rondelles entre l’étoile du pédalier et le plateau pour parfaire l’alignement plateau / pignon.
  • Plateau Gates CDC 60 dents pour des développements de 4,55 m et 6,23 m.
  • Courroie Gates CDC.

L’éclairage :

  • SON Edelux à l’avant,
  • Busch & Müller Seculite Plus à l’arrière,

J’ai ce matériel depuis 2009, rien à redire c’est du solide.
Le câblage blanc du feu arrière est accouplé à la durite de frein avec des tronçons de gaine thermo blanche, discret.
Le feu arrière est fixé à un œillet pour porte-bagage.

L’assise :

La tige de selle est remplacée par une KCNC Ti Pro Lite 400mm noire en haut de laquelle vient s’accrocher le support d’un antivol Abus uGrip 501 blanc.

Pour compléter :

L’antivol Abus uGrip 501 blanc :
C’est l’antivol le plus salissant du monde !
Ce U de 1,750 kg type Granit X est entouré d’une épaisse couche de silicone blanc lui donnant une allure très design mais attirant la crasse comme un aimant.
Cependant cette gangue réduit passablement la largeur maximale des points fixes auxquels attacher le vélo, un mauvais point malgré la bonne note de cet antivol dans les tests de résistance.
Et puis lorsqu’il s’agit de porter le vélo dans un escalier, le poids de l’antivol se fait sentir…

Les mini garde-boue en plastoc d’origine vraiment nazes laissent la place à d’élégants garde-boue Contec constitués d’une latte d’alu anodisé noir, prévus pour roues de 700, que j’ai recoupés à la bonne longueur et recourbés pour mes roues de 20 pouces.

Un support de panier Klickfix sur la potence permet à mon vieux panier Rixen Kaul de reprendre du service.

À propos des pédales :

Petit jeu des différences entre les deux photos suivantes :

pédale intacte

pédale explosée

Ces pédales ne me plaisaient déjà pas, elle penchaient vers l’extérieur, me paraissaient vraiment cheap, l’une des deux n’aura tenu que 143 km avant d’exploser !

Je les ai remplacées par des pédales amovibles minimalistes Xpedo QRD XCF05ac

Au-delà, je pourrais changer selle et poignées pour de plus belles et plus solides, les poignées ne dureront de toute façon pas une éternité et j’ai horreur du caoutchouc qui s’effrite dans les mains moites (vécu avec un ancien vélo).
Une colonne de direction et un cintre noirs assortis au reste serait du plus bel effet.
Et puis pourquoi pas une fourche carbone pour alléger cette fourche en acier à ferrer les ânes ?
Jusqu’où savoir aller trop loin…

Question conduite, après 3 ans de Bullitt, cette direction très directe surprend et si ce n’est pas le vélo le plus léger du monde par rapport à son gabarit (11,5 kg aujourd’hui sans l’antivol et le panier), c’est fun, très réactif et ça roule bien, bref j’en suis très satisfait.

hachiko

hachiko

hachiko

hachiko

hachiko

SRAM Automatix, le moyeu libre d’esprit

Le moyeu Automatix de SRAM est un moyeu automatique à deux vitesses : lorsqu’on atteint une certaine vitesse, il passe en souplesse le second rapport, c’est simplissime !

Pour rétrograder — par exemple lorsqu’on va aborder une côte —, il suffit de relâcher le pédalage en étant à une vitesse inférieure au seuil de passage en seconde. Ce qui fait qu’évidemment lorsqu’on s’arrête, le moyeu repasse automatiquement en première, plus besoin de s’en préoccuper.

On ne choisit donc pas la vitesse à laquelle il change, ainsi à toute vitesse donnée ne correspond qu’un seul rapport, c’est en quelque sorte un « single speed étendu », dont l’absence de commande ne déplairait pas aux amateurs de fixies épurés (mais il n’existe pas en version pignon fixe).

Plusieurs versions sont proposées : roue libre, avec frein tambour à rétropédalage, ou pour frein à disque en finition anodisée argentée ou noire, le poids variant du simple au double, selon constructeur : 1420g le rétropédalage, 720g le disque. Une connaissance ayant pu peser le moyeu en version disque seul m’a communiqué ses mesures : 1 kg le moyeu complet avec un pignon 19 dents !

Il faut savoir également qu’il existe deux réglages d’usine du seuil de passage en seconde correspondant à deux rayonnages : 28 ou 36 trous, optimisés pour certaines tailles de roues plutôt que d’autres (cf tableau en pied d’article). Enfin la version pour frein à disque comporte 32 trous mais le réglage n’est pas listé. SRAM est peu disert sur ses informations techniques…

C’est un moyeu que l’on trouve essentiellement monté sur des vélos urbains, car avec un ratio de 1,36 entre les deux rapports, il est conçu pour fournir une petite vitesse de démarrage ou de montée de côte, et une vitesse de croisière raisonnable sur le plat et la descente, la vitesse maximale plafonnant avec notre propre cadence de pédalage.
Le pignon et le plateau doivent alors être soigneusement choisis pour bien étager la transmission selon nos habitudes et la topographie usuelle. Trop courte et on aura l’impression de se trainer lamentablement, trop longue et elle sera trop fatigante, on aura du mal à monter les côtes.

À l’usage, il est assez agréable bien qu’un peu bruyant en roue libre et sur le second rapport. Cependant — et c’est son seul défaut — il peut arriver au démarrage que la roue libre dérape, ou que la seconde vitesse passe intempestivement lors de cahots.
Sa mécanique rustique n’est clairement pas comparable à la qualité d’un Rohloff (qui équipe mon autre vélo), le prix également (moins du dixième !).

Comment fonctionne-t-il ?

Le principe est le suivant : le mécanisme de changement de vitesse est contrôlé par des masselottes internes retenues par un ressort, lorsque la force centrifuge de la roue en rotation dépasse celle du ressort, les masselottes s’écartent et enclenchent la seconde.
Lorsque la vitesse diminue et la force centrifuge redevient inférieure à celle du ressort, il faut relâcher le pédalage pour que le mécanisme se désenclenche et retourne sur le premier rapport.

SRAM Automatix démonté

(cette photo est issue de cet article du site de Sheldon Brown)

Ajustement

Mon exemplaire est la version pour frein à disque, rayonnage 32 trous, donné pour une masse de 720g selon le constructeur, 890g selon ma balance de cuisine…
Monté sur une roue de 20 pouces, le point de changement du moyeu  est à environ 12 km/h, soit après même pas trois tours de manivelles, bien trop bas !

J’ai d’abord suivi la très simple recette de cet article pour modifier le point de changement : Il s’agit de détordre le ressort pour changer l’angle d’écartement des extrémités, ce qui augmente un peu son appui sur la masselotte, mais cette méthode plafonne au bout d’un moment, la vitesse du point de passage n’augmente plus et à force on risque de briser le ressort.
Seule solution : le changer ou en ajouter un second sur le pivot de la seconde masselotte. En fonction de ce que j’ai pu trouver dans mes pièces de bricolage d’appareils photo, ce sera l’ajout d’un second ressort qui me permettra de fixer le point de passage à 23 km/h.
Ainsi je vais pouvoir grimper la côte du Père Lachaise en première à bon rythme sans risquer de passer la seconde trop longue.

SRAM Automatix sans capot

SRAM Automatix détail masselotte

SRAM Automatix détail ressort

roue seuil km/h
36 trous 28 trous
20" / 40-406 1530 12,1 14,8
20" / 47-406 1550 12,2 15,0
20" / 54-406 1590 12,6 15,4
24" / 47-507 1860 14,7 18,0
24" / 54-507 1920 15,2 18,6
26" / 25-559 1940 15,3 18,8
26" / 35-559 1980 15,6 19,2
26" / 40-559 2000 15,8 19,4
26" / 47-559 2020 15,9 19,5
26" / 50-559 2040 16,1 19,7
26" / 54-559 2080 16,4 20,1
26" / 57-559 2100 16,6 20,3
26" / 60-559 2150 17,0 20,8
26" / 37-590 2090 16,5 20,2
28" / 20-622 2110 16,7 20,4
28" / 23-622 2120 16,7 20,5
28" / 25-622 2130 16,8 20,6
28" / 28-622 2150 17,0 20,8
28" / 30-622 2260 17,8 21,9
28" / 32-622 2160 17,1 20,9
28" / 35-622 2185 17,3 21,1
28" / 37-622 2190 17,3 21,2
28" / 40-622 2220 17,5 21,5
28" / 42-622 2230 17,6 21,6
28" / 47-622 2280 18,0 22,1
28" / 50-622 2280 18,0 22,1
28" / 54-622 2295 18,1 22,2
28" / 60-622 2350 18,6 22,7
27" / 32-630 2180 17,2 21,1

Là où il y a du plaisir, il n’y a pas de chaine

C’était mon intention dès le départ : avoir un Bullitt à transmission par courroie.

Le plus petit pignon pour courroie ayant 20 dents, pour conserver un développement identique à ma transmission précédente 44-16, il me fallait un plateau de 55 dents. L’outil de configuration sur le site Gates indique selon l’entre-axe pédalier / moyeu qu’il me faut une courroie de 111 dents.

Deux problèmes se posent : le cadre du Bullitt n’est pas prévu pour, et Rohloff refuse de fournir un pignon pour courroie aux possesseurs d’un cadre non certifié par Gates.

Le premier point se règle aisément — et irrémédiablement ! — à l’aide d’une scie : le Bullitt dispose de pattes arrières amovibles fixées au triangle arrière par trois boulons, il suffit de scier la jonction base/hauban entre deux boulons, et voilà. On peut alors écarter délicatement la base et le hauban pour glisser la courroie dans le triangle, puis re-solidariser base et hauban en vissant la plaque de patte arrière.

Pour le second point, des recherches sur internet m’ont appris que Phil Wood a fabriqué des pignons pour courroie CDC il y a quelques années, notamment pour moyeu Rohloff. Je les ai contactés et, coup de chance, il leur reste un petit reliquat de stock dont la référence que je souhaitais. Le seul défaut de ce composant haut de gamme est son prix très élevé auquel s’ajoutent des frais de douane.

Afin de permettre la tension de la courroie, ayant des pattes arrières pour dérailleur externe, le plus évident fut d’opter pour le boitier de pédalier excentrique. Cette solution a l’avantage de ne pas modifier la tension lors de la dépose de la roue arrière et d’assurer l’alignement axial de la roue arrière. Le boitier de pédalier excentrique adapté à mon cadre et le plus aisément commandable sur internet est l’Exzentriker de chez Trick Stuff, composant assez haut de gamme également mais qui provient d’Allemagne, donc pas de taxation douanière à prévoir.

Derniers composants à commander : le plateau CDC 55 dents, la courroie 111 dents, le snubber (poulie anti-saut de courroie) ainsi que l’outil pour dévisser les pignons des moyeux Rohloff.

composants transmission courroie

Le pignon Phil Wood se présente en deux pièces : une étoile filetée à visser sur le moyeu Rohloff, et le pignon à fixer sur l’étoile à l’aide de 6 vis.

Le démontage du pignon Rohloff d’origine a la réputation d’être un calvaire, en fait pas du tout si on fait comme dans cette vidéo :

Il m’a fallu raccourcir un peu les vis du pignon qui dépassaient et touchaient le moyeu, bloquant ainsi la roue libre.

phil Wood Rohloff courroie

phil Wood Rohloff courroie

Le montage du boitier de pédalier excentrique et du plateau ne pose pas de souci, mais afin de ne pas gêner la rotation du pédalier sur le boitier de pédalier excentrique, j’ai scié les fixations du petit plateau.

plateau courroieplateau courroie intérieur

Je peux enfin mettre en place la courroie et la roue arrière. J’ai tendu à la main la courroie un peu au pif car je n’avais pas d’outil pour contrôler la tension. Une mesure au pied à coulisse montre qu’il y a à peine un millimètre de décalage entre le plateau et le pignon.

pignon courroie Rohloff

Gates fournit une app iPhone pour mesurer la tension à l’aide du micro de l’appareil, selon la fréquence de vibration de la courroie exactement comme une corde de guitare ; pour un moyeu à vitesse la fréquence devrait être entre 35 et 50 Hz. Et bien là, l’app indique < 20 Hz, probablement la limite inférieure de son spectre d’analyse, et en tout état de cause inadéquat, et pourtant à l’essai : aucun bruit, aucune saute ou déraillement, impec !

J’ai tout de même ajouté le snubber, poulie derrière le pignon censée prévenir les sauts de courroie.

J’ai déjà fait plus de 40 km avec, y compris un aller-retour Gambetta > Porte de Versailles au salon des vignerons d’où j’ai rapporté 6 cartons de vin et un magnum, avec le diable, ce qui représente quelques 55 kg, sans aucun souci.

Quelques temps plus tard, lors d’un séminaire Rohloff, le représentant Gates à qui j’ai montré mon Bullitt a estimé que ma courroie était trop tendue. J’ai fini par acheter l’outil de mesure de tension afin d’être sûr de mon réglage, depuis tout roule !

Gates Carbon Drive : la transmission par courroie

La firme américaine Gates produit des courroies depuis longtemps équipant machines industrielles, agricoles, moteurs, voire motos (d’une marque américaine emblématique), et propose depuis quelques années une transmission à courroie pour vélo.

Gates Carbon Drive CDC

Cette courroie pour vélo Gates Carbon Drive, en polyuréthane armé de brins de carbone a une denture au pas de 11 mm, intermédiaire entre les deux standards industriels 8 et 14 mm : le pas de 8 mm a une denture pas assez profonde pour l’usage du vélo et risque de sauter plus facilement, tandis que le pas de 14 mm présente un rayon de courbure minimum trop important et aurait nécessité de trop grands pignons et plateaux pour obtenir les développements usuels des vélos ; un pas de 8 mm est alors apparu comme le bon compromis entre rayon de courbure et profondeur de denture.
Elle est également bien plus légère qu’une chaine.

Gates a produit une première gamme de transmission : CDC Mudport, puis une évolution avec la gamme CDX Centertrack, dotée d’une rainure centrale qui la rend plus rigoureuse quant à l’alignement des poulies, mais elle est mieux guidée, permet une tension plus faible, craint moins les débris dans les engrenages, est plus silencieuse, plus légère et moins chère.

Du point de vue utilisateur, les avantages sont :

  • Pas de lubrification, donc moins salissante
  • Facilité de nettoyage
  • Pas d’élongation contrairement à une chaine donc normalement pas de re-réglage
  • Très silencieuse
  • Durée de vie supérieure à une chaine (plus du double, ce site évoque une casse de courroie à 31 000 km)
  • Moins de risques de prendre un vêtement dans la courroie

Les inconvénients :

  • Chère

Les contraintes techniques

expliquent en partie la faible diffusion relative de cette transmission malgré ses indéniables qualités :

  • Le triangle arrière du cadre doit pouvoir s’ouvrir pour permettre le passage de la courroie car celle-ci ne peut s’ouvrir comme une chaine.
  • Le plateau et le pignon doivent être précisément alignés sinon au mieux la courroie sera bruyante et la transmission s’usera prématurément, au pire la courroie déraillera.
  • La courroie doit pouvoir être tendue, soit par des pattes arrières verticales coulissantes, soit par des pattes arrières horizontales, soit par un boitier de pédalier excentrique.
    Le défaut des pattes horizontales est que chaque dépose de la roue exigera de contrôler la tension de la courroie.
    Contrairement à une idée reçue, la tension n’a pas à être extrême, elle doit juste être suffisante pour éviter à la courroie de sauter. Gates fournit des outils pour la mesurer.
  • La rigidité du triangle arrière est déterminante pour la bonne tension de la courroie. Si le cadre n’est pas assez rigide, il sera difficile, voire impossible, d’obtenir la bonne tension, et on aura tendance à surtendre la courroie pour compenser, ce qui ne résoudra pas le problème, pourra augmenter le risque de saute ou de déraillement, enfin usera la transmission et les roulements prématurément.
  • Gates certifie les constructeurs après test de rigidité d’un cadre qu’ils auront fourni, et Rohloff, qui promeut cette transmission, ne fournit ses pignons pour courroie qu’aux fabricants certifiés ou aux particuliers ayant fait certifier leur vélo (il n’existe qu’un centre de test en Allemagne pour toute l’Europe !).
  • Les courroies existent en un certain nombre de longueurs et ne peuvent être ajustées comme une chaine au demi-maillon près, ce qui fait que le choix de développements possibles sera limité aux combinaison plateau / pignon / courroie compatibles avec l’écartement pédalier / moyeu arrière.
  • Pas de dérailleur externe, uniquement mono-vitesse ou moyeu à vitesses.

Pour approfondir :

Site Gates (en anglais), dont la page des ressources
Blog Gates présentant de nouveaux vélos utilisant une transmission à courroie
De beaux vélos à courroie sur Flickr

Tout confort

Et voilà, la cabine est arrivée et montée, ainsi que les derniers détails de cette première étape du projet.

La cabine est spacieuse mais ne permettra pas de charger grand chose en plus de mon fils.

La prise au vent est assez forte, mais dans l’ensemble ça se conduit toujours très bien. Il a juste fallu trouver le bon compromis pour la position de la poignée Rohloff et la hauteur du cintre pour que les freins passent sans trop monter le guidon et se retrouver à conduire trop droit.

côté gauche
côté droit
arrière
poste pilotage
transmission et Rohloff

Antivols

Quelques mots sur ma « stratégie » antivol pour mon Bullitt

J’ai équipé les roues et la tige de selle d’écrous antivol en titane de la société française Vis-Antivandale, essentiellement parce que leur écrou M10 pour le moyeu Rohloff était d’un diamètre compatible avec les fixations de garde-boue du Bullitt, l’autre option plus onéreuse étant ceux de la société allemande réputée Pitlock mais dont l’écrou M10 est trop large et ne serait pas passé.
J’avais considéré un troisième fabricant de visserie antivol, anglais : Atomic22, de très beaux produits, mais vraiment très chers.

Le minimum de sécurité d’un vélo étant de l’attacher à un point fixe, j’ai opté pour une solution extrêmement pratique : l’antivol de cadre Axa Defender RL, qui se présente comme un « fer à cheval » à installer sous les haubans à cheval sur la roue, associé à une chaine-lasso d’1m40 qui permet d’entourer un point fixe assez large (lampadaire, grille, arbre…) et dont l’extrémité vient s’enficher dans l’antivol. La chaine est stockée dans une poche arrière de la cabine, au pied de la colonne de direction.

Lors du verrouillage, une anse finit de fermer le « fer à cheval », prenant la roue arrière et interdisant de la retirer sauf à défoncer le cadre et/ou la roue
La clé ne peut être retirée de l’antivol que lorsqu’il est en position fermée, ainsi on n’a pas à se préoccuper de savoir où elle est lorsqu’on part de la maison, et dehors, lorsqu’on a la clé avec soi, on sait que le vélo est sécurisé.

Les haubans du Bullitt étant bien plus larges que sur des vélos courants, les brides de fixations fournies avec l’antivol sont trop courtes, la solution a été des colliers de serrage acier de plomberie.

écrou antivandale Rohloff écrou antivandale avant collier de selle antivandale Axa Defender RL fixation Axa Defender RL fixation dessous